La classe et le mouvement climatique
Cette page a été créée autour de l'événement du HUB intitulé La classe et le mouvement climatique.
Définitions
Discussion
Les idées et savoirs partagés sur cette page sont issus d'une discussion entre ces panélistes modérée par Jacob Pirro, membre de l'équipe du HUB.
Panélistes
Hadrian Mertins-Kirkwood (il) est chercheur principal au Centre canadien de politiques alternatives (CCPA), un groupe de réflexion non partisan et à but non lucratif sur les politiques publiques. Son travail porte sur les dimensions sociales et économiques de la transition du Canada vers une économie sans carbone, y compris la nécessité d'une transition juste pour les personnes qui travaillent et les communautés vulnérables du pays. Il contribue au projet de recherche sur le commerce et l'investissement (Trade and Investment Research Project) et à celui sur une alternative au budget fédéral (Alternative Federal Budget) du CCPA. Hadrian est titulaire d'une maîtrise en économie politique de l'Université Carleton. |
Cynthia Calderon Gambini (il, iel), originaire du peuple Quechua d'Ayacucho au Pérou, est intervenant aux Hébergements de l'Envol et intervenant psychosocial au CIUSSS de l'Est-de-l'Île-de-Montréal. Il a co-fondé le Comité multiculturel et contre l'exclusion du Cégep Marie-Victorin et continue de s'impliquer dans sa communauté notamment par la création d'un espace autochtone. Au sein de son engagement, il a milité pour plusieurs causes sociales dont la justice climatique, la justice migratoire, les droits des parents qui sont aux études, les luttes autochtones ainsi que les droits des personnes queer. |
Jérémie Lamarche (il) est organisateur communautaire au RAPSIM, le Réseau d'Aide aux Personnes Seules et Itinérantes de Montréal. Le Réseau défend les droits des personnes en situation d’itinérance ou à risque de l’être et rassemble 104 organismes communautaires entourant les question des logement sociaux, des centres de jours et de soirs, des ressources de rue, de l'aide alimentaire ainsi que de l'insertion socioprofessionnelle. Pendant ses études en travail social, Jérémie a milité auprès du mouvement pour la justice climatique ainsi que pour la salarisation des stages. |
Suzanne MacNeil (elle) est une militante syndicale de longue date basée à Kjipuktuk, territoire mi'kmaq non cédé, aussi connu sous le nom de Halifax, en Nouvelle-Écosse. Elle milite actuellement avec Justice for Workers Nova Scotia pour un salaire minimum de 20 $ et pour des réformes des normes du travail. Suzanne a occupé plusieurs postes de direction, notamment en tant qu'ancienne présidente des conseils du travail du district du Cap-Breton et de Halifax-Dartmouth et en tant qu'animatrice de formation syndicale. |
Définir la classe et la distinction entre les classes
Commentaires sur les définitions liées au sujet des classes.
- Les panélistes ont le sentiment qu'il y a une croyance répandue dans le soi-disant Canada que nous sommes une société sans classe ou largement moyenne.
- La classe ouvrière est diversifiée...On se demande si la classe moyenne existe : qui peut survivre et s'épanouir sans vendre sa force de travail * ?
- La classe sociale ne peut pas être réduite au binaire prolétariat / bourgeoisie. Les personnes en situation d'itinérance existent, ne vendent pas leur force de travail et ne sont pas des personnes privilégiées.
Vendre sa force de travail : accomplir un travail en échange d'un salaire
L'intersection entre la classe et le climat
Impact versus responsabilité |
La crise climatique impacte de façon très importante les personnes à faible revenu, les personnes marginalisées et les personnes autochtones bien que celles-ci soient les moins responsables de la crise climatique. |
Temporalité |
La crise climatique est souvent vécue de façon moins immédiate que d'autres enjeux du quotidien, particulièrement chez les personnes en situation de précarité. Celles-ci doivent lutter au quotidien pour répondre à leurs besoins fondamentaux (sécurité alimentaire, logement, etc.). La pandémie a exarcerbé ces vulnérabilités. Il est de plus en plus difficile de vivre dans la dignité et s'épanouir dans la société. |
Migration forcée |
Les événements météorologiques extrêmes ainsi que l'extraction massive de ressources augmentent la migration des personnes [plus précaires] qui cherchent à survivre. |
Racine |
Autant la crise climatique que les classes économiques ont comme racine les mêmes systèmes d'oppression et d'exploitation (colonialisme, impérialisme, capitalisme). |
Impact |
Les deux influencent la vie des gens et la disponibilité des ressources. |
Sécurité |
Les personnes plus aisées sont les plus à l'abri des événements climatiques.
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Entre pays |
Les disparités économiques existent entre des pays ; les uns sont plus aisés de par leur domination sur les autres. Cela a comme conséquence qu'il y a des disparités dans les capacités des pays à prioriser la crise climatique et à y répondre en construisant les infrastructures adéquates et en renforçant la résilience des communautés. |
Précarité dans l'action climatique |
Plusieurs personnes travaillant dans des organismes non-gouvernementaux et personnes chercheuses sur le climat ne reçoivent pas un salaire décent. |
Notre but principal ne devrait pas être d'unir la classe ouvrière et les environnementalistes, mais surtout de montrer les liens entre les deux réalités.
Le climat, la classe et d'autres oppressions vécues
La classe socioéconomique impacte l'oppression venant d'autres identités sociales. Les autres oppressions font qu'une personne a moins de temps/énergie pour être préoccupée par la crise climatique. Le but des personnes est la survie à court terme.
Les médias mainstream devraient parler davantage de l'intersectionnalité de ces enjeux. Tout de même, il faut reconnaître que les médias sont aussi un outil d'oppression.
Parler des enjeux de classe au sein du mouvement
Les mouvements ouvriers et syndicaux sont plus avancés dans leur conscience des disparités de classes.
Critique limitée |
La critique de la classe capitaliste dans le mouvement climatique s'éloigne rarement de la critique des compagnies fossiles. Il y a un manque de familiarité et un inconfort relatif à cette question. |
Emplois dans l'industrie fossile |
Les communautés dépendantes des énergies fossiles sont inquiètes de ne pas être considérées.
Le gouvernement doit être tenu responsable, pas les personnes.
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Solidarité |
Il doit y avoir une solidarité entre les luttes ouvrières/syndicales et les luttes pour la justice climatique.
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Bâtir un futur plus juste
Donner du pouvoir aux voix marginalisées. |
Dans le milieu des politiques publiques et dans les espaces de prise de décision, plusieurs consultations sont entamées. Celles-ci ne disposent pas de mécanismes permettant de faire entendre des voix marginalisées autour de la table.
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Rendre ses espaces plus accessibles. |
Le mouvement pour la justice climatique devrait rendre ses espaces accessibles aux personnes plus précaires. Par exemple, en offrant de la nourriture gratuite et des services de gardiennage. |
Bâtir une solidarité entre mouvements |
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Liens avec le mouvement pour les droits du travail
Les syndicats sur le territoire qu'on appelle Canada sont pour la plupart alignés avec les mouvements climatiques sur la question de la transition vers l'abandon des énergies fossiles. Cette transition bénéficie d'un soutien gouvernemental et d'un système de protection sociale pour les personnes travailleuses en transition.
Apprentissages
Faire preuve de réflexion et de solidarité |
Il faut penser au long terme en choisissant nos batailles, faisant des compromis stratégiques et en balançant la patience et l'urgence.
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Atteindre plus de personnes |
Il faudra travailler notre message (et nos actions) afin qu'il atteigne les personnes qui ne se sentent pas vues ou entendues par le mouvement pour la justice climatique. |