Grèves étudiantes

Les passages surlignés de cette couleur sont des connaissances partagées lors de notre cercle d'apprentissage sur ce sujet.

La grève est une tactique utilisée par les milieux étudiants et de travail.

Pourquoi la grève étudiante?

Pression	La grève est un moyen de pression contre le gouvernement. Il s'inscrit souvent dans une escalade des moyens de pression en vue de faire céder le gouvernement à des demandes. Cette escalade s'inscrit dans une stratégie globale pour gagner. Elle agit aussi parfois comme un événement déclencheur d'un mouvement plus grand.
Éducation	Savoirs expérientiels - La grève permet d'apprendre des savoirs qui ne sont pas nécessairement enseignés à l'école. Ces savoirs pourront être utilisés dans d'autres mobilisations. Ex. : mobilisation, démocratie directe, facilitation et organisation de rencontres, organisation d'événements, gestion des communications, ... Conscientisation sur des enjeux sociaux - Elle permet aussi une éducation populaire et conscientisation sur les enjeux qui sont mis de l'avant dans le cadre de la grève. Elle peut même donner envie à certaines personnes de commencer à s'impliquer! Expérience démocratique - Elle permet à la communauté de vivre une expérience de démocratie directe et de pouvoir d'action collectif important.
Diversité des communautés étudiantes	La mobilisation étudiante permet de toucher une population très variée. Des personnes politisées durant leurs études influenceront les milieux de travail qu'elles intégreront à la fin de leur parcours scolaire.
Incubateur de mouvement	Des mouvements de contestation large  peuvent être partis d'une mobilisation étudiante. Ex. : mouvements de 2012 contre la hausse des frais scolaires et 2015 contre l'austérité
Réalité étudiante	Plusieurs personnes étudiantes ont une liberté d'action que plusieurs personnes travaillant à temps plein n'ont pas.

Organiser une grève efficace

Élaborer une stratégie et l'appliquer

Ne pas commencer par une grève. Une grève s'inscrit dans une stratégie. La grève n'est pas une fin en soit, elle a une utilité.

Êtes-vous en contact avec d'autres campus afin de coordonner vos mobilisations et vos grèves?

Pour les enjeux qui dépassent le milieu étudiant, collaborez-vous avec d'autres groupes afin de vous mobiliser collectivement, avoir des espaces de discussion et possiblement de prise de décision collective?

Êtes-vous en contact avec les groupes qui militent sur des enjeux similaires?

Justifier - Avoir une stratégie large permet de justifier la grève et mobiliser la communauté étudiante.

Avoir des objectifs précis - Cette stratégie doit comprendre un ou des objectifs précis afin de garder la communauté motivée.

Enraciner la lutte - Dans la réflexion sur la stratégie, il faut réfléchir à comment enraciner la cause dans le campus, comment faire pour que la communauté étudiante s'approprie le mouvement.

Voir Quelle est la bonne façon d'élaborer une stratégie de campagne?

Gagner le soutien de la communauté

Vous pouvez faire voter des mandats de positionnement en faveur de votre cause en assemblée générale étudiante si votre association étudiante n'a pas déjà adopté de tels mandats.

Si les personnes sentent que le processus décisionnel menant à une grève étudiante a été démocratique iels vont davantage...

• soutenir activement les activités liées à la grève (levées de cours, tournées de classe) ainsi qu'à la mobilisation plus large (tractage sur l'enjeu, création de matériel artistique, etc.)
• respecter le mandat de grève (ne pas aller à ses cours)
• vouloir se battre à vos côtés en cas de répression
  

Voir Assemblée générale

Faire une campagne de grève

Lorsque dans le cadre de votre stratégie plus large, vous êtes au moment de l'utilisation de la tactique de la grève, il vous faut faire une campagne de grève pour que cela se produise.

Une campagne de grève est une campagne visant la tenue d'une assemblée générale de grève, c'est-à-dire une assemblée générale dans laquelle il y aura un vote de grève. Le groupe instiguant cette campagne va à la fois mobiliser la communauté à venir à leur assemblée générale qu'elle va vouloir la mobiliser en faveur de la grève. Habituellement, en fonction des Statuts et règlements des associations étudiantes, si la majorité de l'assemblée vote pour la grève, l'assemblée se dote d'un mandat de grève. C'est grâce à ce mandat que l'association étudiante pourra déclencher la grève au moment déterminé par l'assemblée générale étudiante.

1. Convoquer une assemblée générale de grève

Une assemblée générale de grève est une assemblée générale extraordinaire, c'est-à-dire qu'elle a lieu en dehors des assemblées générales annuelles.

Afin de connaître les modalités pour la convoquer (pour qu'elle ait lieu), vous devez vous référer à la Charte de votre association étudiante. Souvent, les assemblées peuvent être convoquées soit par le comité exécutif (les personnes élues siégeant au sein de l'asso) soit par un avis écrit et signé par un nombre minimum de personnes étudiantes représentées par l'association.

Convocation d'assemblées générales au sein de l'AFESH

« L’Assemblée générale extraordinaire peut être convoquée par la PIM, le Conseil exécutif ou par un avis écrit et signé par un minimum de cinquante (50) membres. Dans ce dernier cas, l’avis doit être déposé à la permanence de l’Association. L’Assemblée générale extraordinaire, ainsi que le ou les sujets traités, doivent être annoncés au moins deux (2) jours à l’avance par affichage.» - Charte de l'AFESH

2. Mobiliser la communauté à voter en faveur de la grève lors de leur assemblée

Voici quelques tactiques utilisées lors de campagne de grève!

• tractage dans les espaces achalandés et de table en table
• affichage dans l'établissement scolaire
• tournées de classes
• création d'une excitation pour la grève grâce aux médias sociaux

Organiser une assemblée générale de grève

Il est parfois difficile d'avoir le quorum (nombre de personnes minimal requis par l'association étudiante afin d'ouvrir une assemblée générale) en assemblée générale étudiante.

Aux personnes qui s'impliquent dans le cadre de grèves étudiantes

Conseils, partage d'expérience et avertissements spécifiques de personnes militantes en lien avec les grèves étudiantes.

Soin collectif

« Prendre soin de soi et des autres personnes autour de nous. Prendre conscience de nos biais et s'assurer de créer des milieux les plus sécuritaires et bienveillants possibles pour toutes les personnes. »

Stratégie de communication

En 2012, il a été difficile pour le mouvement de faire passer son message dans les médias de masse. Ils sont biaisés. Ne pas avoir peur de contacter des médias culturels de plus en plus en vogue, comme Urbania. Il est important de penser à comment un  mouvement (de grève ou non) va contrôler son message. « Le meilleur outil est la communication directe avec les personnes, la mobilisation de profondeur. ».

Répression des grèves

Lors de grèves, les administrations vont parfois avoir recours a des techniques de répression.

L'administration de l'Université Laval a récemment appelé la police pour réprimer la communauté étudiante se mobilisant pour le respect du mandat de grève voté par l'Association des personnes étudiantes en sciences humaines (AÉSS) .

Les grèves s'accompagnent souvent des manifestations et d'actions de perturbation. Dans cette optique, la répression de ces activités vient affecter le mouvement de grèves.

Voici quelques astuces pour votre groupe face à la répression de votre mouvement (à l'intérieur ou en dehors des grèves étudiantes)...

• Offrir des formations sur la sécurité en manifestation. Vous pouvez nous contacter directement pour en savoir plus!
• Être en contact avec au moins une personne avocate disponible pour vous soutenir en cas de besoin. Rendre disponible aux personnes participant à vos mobilisation son numéro.
  
• Avoir des personnes observatrices sur place qui vont pouvoir prendre en note et filmer les gestes de répression. Possibilité de contacter laLigue des droits et libertés.

Information pertinente

• Il existe un fonds d'autodéfense juridique pour les personnes « qui sont victimes de la répression policière ou juridique pour des gestes présumés commis dans le cadre d'actions individuelles ou collectives ayant une portée anticapitaliste, féministe, anticoloniale ou antiraciste.»