« Questions légales de la communauté » : différence entre les versions
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=Comment tempérer les risques d'arrestation lors d'actions de désobéissance civile?= | =Comment tempérer les risques d'arrestation lors d'actions de désobéissance civile?= | ||
=Quels recours a-t-on comme personne lectrice ou membre d'un média indépendant face à de l'intimidation en ligne faite par des personnes policières suite à un article satirique appelant à définancer la police?= | = Quels recours a-t-on comme personne lectrice ou membre d'un média indépendant face à de l'intimidation en ligne faite par des personnes policières suite à un article satirique appelant à définancer la police? = | ||
Les tribunaux ont reconnu que dans un contexte de cyberintimidation, l’intimidation prend généralement la forme de commentaires contenant des insultes sur les médias sociaux ou la<br role="presentation">publication des informations personnelles (Doxxing). | |||
<br role="presentation">Il est pertinent de distinguer le fait d’être témoin d’une intimidation et le fait d’en être victime. | |||
<br role="presentation">En effet, une personne victime d’intimidation est le sujet de cet acte et en subit les conséquences. Nous croyons que seule la victime de cyberintimidation peut agir devant une<br role="presentation">cour civile pour obtenir une réparation monétaire pour compenser les dommages qu’elle a subi. Une personne qui est témoin d’intimidation comme lecteur.ice du contenu des commentaires intimidants ne peut pas avoir subi les mêmes dommages que la victime. Dans tous les cas, il y a un délai de trois ans pour réclamer les dommages. Nous vous conseillons de vous adresser à un-e avocat-e en droit civil pour évaluer ces options plus en détail. | |||
<br role="presentation">La cyberintimidation peut devenir un comportement criminel. Il sera alors question de '''harcèlement criminel'''. Une plainte peut être déposée au poste de police pour entamer le<br role="presentation">processus criminel. Il n’y a pas de moyen d’entamer une démarche pour déposer des accusations sans passer par les policiers. D’autres formes d’intimidation du ressort du droit<br role="presentation">criminel incluent la diffusion non consensuelle de photos intimes.<br role="presentation"> | |||
Étant donné que la personne visée dans la question est un agent policier, il serait pertinent de considérer la possibilité d’une plainte auprès du Commissaire à la déontologie policière. Le<br role="presentation">Commissaire sera alors chargé de déterminer si le comportement de l’agent constitue un acte dérogatoire. La plainte doit être déposée au plus tard un an après la date de l’événement en question ou la connaissance de cet événement. N’importe quelle personne, comme un témoin par exemple, peut déposer une plainte au niveau en déontologie policière. Il n’y aura toutefois pas d’acte dérogatoire s’il est établi que le policier a exprimé une opinion personnelle dans le cadre d’un débat public.<br role="presentation"> | |||
Les autres outils législatifs repérés au niveau de l'intimidation sont plus pertinents dans un contexte scolaire d’intimidation, notamment avec la définition de l'intimidation prévue dans la Loi sur l’instruction publique<br> | |||
=Est-ce contre la loi de cloner un site internet afin d'en détourner le sens?= | =Est-ce contre la loi de cloner un site internet afin d'en détourner le sens?= | ||
=Quels sont les risques des personnes administratrices de pages de meme incitant au sabotage ou invitant à rejoindre des groupes comme les ''blacks blocs''?= | =Quels sont les risques des personnes administratrices de pages de meme incitant au sabotage ou invitant à rejoindre des groupes comme les ''blacks blocs''?= |
Version du 15 décembre 2022 à 18:47
Lors d'arrestations dans le cadre d'actions de désobéissance civile, qu'est-ce qui se passe dans les faits?
Premières étapes |
Au moment de l’arrestation, la personne se voit lire ses droits. Elle doit être identifiée par son nom légal, sa date de naissance ainsi que son domicile. Il y aura une fouille sommaire de sa personne. Cette fouille a pour objectif d’assurer la sécurité du policier qui va vérifier si la personne arrêtée est armée. Cette fouille a aussi pour objectif de préserver des éléments de preuve qui seraient sur la personne accusée. La personne arrêtée peut ensuite être amenée au poste de police ou, comme à Montréal, à l’un des centres opérationnels. Il y aura ensuite une procédure d’écrou avec une autre fouille. Les effets personnels de la personne seront placés dans une enveloppe qui peut être récupérée au départ en cas de libération. Durant cette détention, il y a une rencontre avec l’enquêteur durant laquelle il est recommandé d’exercer son droit au silence et son droit d’avoir recours sans délai à l’avocate de son choix. C’est l’enquêteur qui prend généralement la décision de la mise en liberté selon le profil de l’accusé et la nature du crime. Si la personne n’est pas libérée à partir du poste avec une promesse ou une citation à comparaître, alors elle sera amenée détenue pour comparaître devant un juge dans les 24 heures qui suivent. |
Avant la comparution |
C’est également l’enquêteur qui remet le dossier au bureau de l’autorisation des plaintes. Des procureurs à l’autorisation des plaintes sont chargés d’étudier les dossiers après l’arrestation et avant la comparution pour confirmer les accusations proposées par les policiers ou les rejeter. L’enquêteur et les procureurs travaillent étroitement ensemble. |
Spécifique à la désobéissance civile |
Le processus criminel est, dans ses grandes lignes, identique pour toutes les infractions. Les tribunaux ne font pas de distinction entre les dossiers de désobéissance civile et les autres infractions criminelles. La désobéissance peut également être perçue par les tribunaux comme une banalisation du comportement criminel. C’est un contexte qui peut être pris en compte au moment du prononcé de la culpabilité ou durant la sentence. Il s’agit toutefois d’un couteau à double tranchant. Par exemple, un avocat de la défense peut miser sur le contexte de désobéissance civile pour démontrer l’engagement social de la personne accusée, mais un procureur de la couronne y verra plutôt une absence de remords de la part de la même personne. Un avocat peut également présenter le comportement criminel comme étant une erreur de jugement, alors qu’un procureur de la Couronne y voit un crime planifié et, donc, plus sophistiqué que le manque de jugement temporaire. |
Plaider coupable ou demander un procès |
Durant le processus criminel, une décision doit être prise quant à la culpabilité de la personne. La personne accusée peut plaider coupable librement et volontairement pour tenter de négocier une peine plus clémente. La personne peut également demander un procès. À procès, la personne accusée peut présenter une défense, présenter une requête ou simplement tester la force de la preuve de la poursuite. Une personne sera déclarée coupable si le juge d’instance est convaincue hors de tout doute raisonnable de sa culpabilité. Si la personne soulève un doute raisonnable ou si un doute subsiste malgré l’ensemble de la preuve de la poursuite, alors la personne sera acquittée. Un acquittement est aussi possible au terme d’un arrêt des procédures. Un arrêt peut être prononcé comme réparation en cas de violation d’un ou des droits constitutionnels de la personne accusée soulevée dans une requête en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés. Par exemple, une personne peut ne pas présenter de défense, mais plutôt une requête alléguant une violation à son droit constitutionnel d’être jugée dans un délai raisonnable. Si la personne accusée est déclarée coupable, alors le dossier passe à l’étape de la sentence. La sentence est la punition ou la conséquence du verdict de culpabilité. Certains crimes ont des peines minimales obligatoires. |
Sentence |
La sentence peut impliquer l’ouverture d’un casier criminel. Si la sentence est absolution, il n’y aura toutefois pas de casier. L’absolution peut être inconditionnelle et conditionnelle. Parmi les conditions possibles, notons un rayon à respecter autour d’une personne, un immeuble ou un lieu, le paiement d’une amende, l’exécution d’un certain nombre de travaux communautaires et se soumettre à une période de probation, avec ou sans suivi probatoire. Toutes ces modalités peuvent être rattachées à d’autres peines. Par exemple, il est possible de payer une amende dans le cadre d’une absolution conditionnelle ou de payer une amende qui sera créatrice d’un casier criminel. Nous n’avons repéré aucune décision de jurisprudence au Canada ayant entériné la défense de désobéissance civile dans une cour criminelle. Pour le droit, il n’est pas possible de se soustraire aux conséquences d’un geste criminel sur la base de la désobéissance civile. |
Défense de nécessité |
Il existe une défense de nécessité en droit criminel au Canada. Toutefois, les conditions y permettant l’accès sont très strictes. Nous n’avons répertorié aucune décision de jurisprudence au Canada ayant entériné la défense de nécessité dans un contexte de désobéissance civile dans une cour criminelle.
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Comment tempérer les risques d'arrestation lors d'actions de désobéissance civile?
Quels recours a-t-on comme personne lectrice ou membre d'un média indépendant face à de l'intimidation en ligne faite par des personnes policières suite à un article satirique appelant à définancer la police?
Les tribunaux ont reconnu que dans un contexte de cyberintimidation, l’intimidation prend généralement la forme de commentaires contenant des insultes sur les médias sociaux ou la
publication des informations personnelles (Doxxing).
Il est pertinent de distinguer le fait d’être témoin d’une intimidation et le fait d’en être victime.
En effet, une personne victime d’intimidation est le sujet de cet acte et en subit les conséquences. Nous croyons que seule la victime de cyberintimidation peut agir devant une
cour civile pour obtenir une réparation monétaire pour compenser les dommages qu’elle a subi. Une personne qui est témoin d’intimidation comme lecteur.ice du contenu des commentaires intimidants ne peut pas avoir subi les mêmes dommages que la victime. Dans tous les cas, il y a un délai de trois ans pour réclamer les dommages. Nous vous conseillons de vous adresser à un-e avocat-e en droit civil pour évaluer ces options plus en détail.
La cyberintimidation peut devenir un comportement criminel. Il sera alors question de harcèlement criminel. Une plainte peut être déposée au poste de police pour entamer le
processus criminel. Il n’y a pas de moyen d’entamer une démarche pour déposer des accusations sans passer par les policiers. D’autres formes d’intimidation du ressort du droit
criminel incluent la diffusion non consensuelle de photos intimes.
Étant donné que la personne visée dans la question est un agent policier, il serait pertinent de considérer la possibilité d’une plainte auprès du Commissaire à la déontologie policière. Le
Commissaire sera alors chargé de déterminer si le comportement de l’agent constitue un acte dérogatoire. La plainte doit être déposée au plus tard un an après la date de l’événement en question ou la connaissance de cet événement. N’importe quelle personne, comme un témoin par exemple, peut déposer une plainte au niveau en déontologie policière. Il n’y aura toutefois pas d’acte dérogatoire s’il est établi que le policier a exprimé une opinion personnelle dans le cadre d’un débat public.
Les autres outils législatifs repérés au niveau de l'intimidation sont plus pertinents dans un contexte scolaire d’intimidation, notamment avec la définition de l'intimidation prévue dans la Loi sur l’instruction publique
Est-ce contre la loi de cloner un site internet afin d'en détourner le sens?
Quels sont les risques des personnes administratrices de pages de meme incitant au sabotage ou invitant à rejoindre des groupes comme les blacks blocs?
Quels sont les risques pour une personne qui mentionne avoir participé à une action illégale/de désobéissance civile dans une entrevue ou de façon publique?
Il s’agit d’un aveu extrajudiciaire. Ces déclarations, comme toutes les autres déclarations publiques, peuvent être utilisées une personne accusée dans un procès criminel.
Certaines infractions criminelles impliquent la présence sur les lieux comme l’accusation de méfait suite à une occupation non autorisée des bureaux d’un politicien. D'autres accusations nécessitent des éléments de preuve supplémentaires en plus de la présence sur les lieux, comme le méfait issu du vandalisme qui nécessite une preuve du dommage à la propriété.