Justice pour les personnes en situation de handicap

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La justice pour les personnes en situation de handicap
est « un cadre qui va au-delà de l'approche centrée sur la législation du mouvement des droits des personnes en situation de handicap ; un mouvement social guidé par dix principes : l'intersectionnalité, le leadership des personnes les plus touchées, la politique anticapitaliste, l'engagement à organiser des mouvements croisés, la reconnaissance de la globalité, la durabilité, l'engagement à la solidarité entre les personnes en situation de handicap, l'interdépendance, l'accès collectif, et la libération collective. » -Sins Invalid, adapté par Michelle Xie [1]


  • «Tous les corps ont de la valeur, sont beaux et méritent qu'on en prenne soin. Cela s'étend aux corps de nos communautés, aux corps de nos parents végétaux et animaux, et à notre corps planétaire commun lui-même, la terre. » -Sins Invalid
  • Chaque corps fait partie intégrante de tout mouvement en faveur de la justice. Le capacitisme croit que certains corps sont supérieurs et donc plus précieux que d'autres. -Sins Invalid
  • « Les personnes ne sont pas handicapées en raison de leurs déficiences, mais plutôt en raison des barrières structurelles et systémiques qui existent dans la société. » -Jake Clarke C'est d'ailleurs pour cette raison que l'équipe du HUB choisit de traduire « disability justice » par « justice pour les personnes en situation de handicap » plutôt que « justice pour toutes les personnes handicapées ».


Parfois, les approches du mouvement climatique peuvent renforcer le capacitisme, ce qui est représenté par le terme éco-capacitisme. Voir notre page de définitions sur le capacitisme pour des exemples d'éco-capacitisme.

La justice pour les personnes en situation de handicap est une question de justice climatique

Les personnes en situation de handicap sont marginalisées et méritent tout autant d'être libérées.

  • 80 % des personnes en situation de handicap vivent dans les pays du Sud, les régions les plus touchées par la crise climatique et l'exploitation. [2]
  • « Des campements de sans-abri aux cellules des prisons locales, les disparités sociales, politiques et économiques parmi les personnes en situation de handicap, homosexuelles et trans de couleur placent nos communautés aux premières lignes du désastre écologique. » -Patty Berne
  • Les personnes en situation de handicap ne visent pas à « accumuler des ressources » ou des « épuiser le système », deux expressions souvent utilisées pour diaboliser les personnes en situation de handicap qui perçoivent des prestations d'invalidité. Les ultra-riches tirent profit de la culpabilisation des personnes en situation de handicap, tout en continuant à bénéficier du système.

Le racisme environnemental et les catastrophes naturelles sont à l'origine des handicaps

  • « Si nous nous demandons pourquoi les communautés noires et brunes ont des taux d'asthme plus élevés, nous devons également examiner l'endroit où elles vivent. » -Daphne Frias pour le Stanford Social Innovation Review.
  • Blessures causées par une catastrophe naturelle (par exemple : tremblements de terre, ouragans, etc.) ou par l'exposition à des produits chimiques toxiques. (e.g. Mercure, voir racisme environnemental) peut entraîner une incapacité aiguë ou chronique.
Les catastrophes naturelles touchent de manière disproportionnée les personnes en situation de handicap et les autres personnes marginalisées.
  • Les barrières structurelles deviennent une question de vie ou de mort en cas de catastrophe. Les personnes en situation de handicap ont 2 à 5 fois plus de risques de mourir lors d'une catastrophe naturelle. [3]
  • « Si nous ne sommes pas pris en compte avant que la catastrophe ne survienne, comment pourrons-nous être accueillis efficacement pendant la crise ? » « Il y a création d'un risque qui aurait pu être planifié et peut-être évité. » -Daphne Frias pour le Stanford Social Innovation Review 
  • La justice pour les personnes en situation de handicap est une justice pour les personnes migrantes. « Le changement climatique accélère les migrations forcées à une époque où les personnes en situation de handicap ont de plus en plus de mal à franchir les frontières, non seulement en raison des exigences physiques, mais aussi en raison de l'opposition politique. » -Julia Watts Belser
      • Les personnes en situation de handicap peuvent ne pas pouvoir entrer dans un pays parce que leur diagnostic ou leur état de santé est considéré comme « lourd ». -Julia Watts Belser
      • Les personnes migrantes peuvent avoir du mal à accéder aux services dont elles ont besoin (services de santé et soutien médical, financier et social à long terme). -Tiffany Yu



Voici quelques exemples concrets :


  • « Certains membres de la communauté des personnes en situation de handicap sont particulièrement vulnérables aux chaleurs extrêmes en raison d'une sensibilité accrue au maintien d'une température corporelle suffisamment basse ». -Tiffany Yu
  • Les catastrophes naturelles peuvent entraîner des coupures d'électricité, ce qui est particulièrement problématique car de nombreuses personnes en situation de handicap ont besoin d'équipements médicaux fonctionnant à l'électricité pour survivre. -Tiffany Yu
  • Les sécheresses et les inondations provoquent l'insécurité alimentaire et hydrique. « En raison d'autres facteurs sociaux tels que le nombre disproportionné de personnes en situation de handicap prises dans un cycle de pauvreté sans fin, la communauté des personnes en situation de handicap est particulièrement vulnérable lors de ces pénuries. » -Tiffany Yu
  • « Les personnes en situation de handicap peuvent être dans l'incapacité d'évacuer en cas de catastrophe et/ou peuvent perdre des appareils de mobilité et d'accessibilité essentiels (fauteuils roulants, scooters, déambulateurs, cannes, appareils auditifs, appareils de communication) » .-Tiffany Yu
  • Après une catastrophe, « la perspective de reconstruire une maison qui a été construite en fonction d'un handicap individuel peut également être décourageante et coûteuse - en particulier si l'on considère que les personnes en situation de handicap travaillent généralement à temps partiel » et gagnent beaucoup moins que leurs homologues n'ayant pas de handicap. » -Jenavieve Hatch pour le Huffington Post

L'éco-capacitisme renforce les oppresions

  • « Le fait de privilégier l'appropriation personnelle des impacts environnementaux par rapport à la responsabilité des entreprises alimente le capacitisme et la discrimination à l'égard des personnes en situation de handicap ».-Daphne Frias
    • Voir notre section sur l'éco-capacitisme de notre article sur le capacitisme pour des exemples.
    • Le handicap est l'une des premières expériences oubliées ou attaquées lorsque l'on parle de responsabilité ou de solutions en matière de climat. Il est important de reconnaître que les personnes en situation de handicap qui prennent soin de leurs besoins ne sont pas à blâmer pour la crise climatique. La véritable responsabilité incombe aux personnes qui accumulent les ressources et les richesses (les ultra-riches).

Il ne peut y avoir de justice climatique si l'on ne répond pas aux besoins de survie immédiats.

  • «Les personnes en situation de handicap sont tellement occupées à survivre. Nous devons sans cesse nous défendre pour avoir accès à l'emploi, à l'éducation, aux prestations sociales ou aux soins de santé. Cela signifie qu'à moins qu'il n'y ait une inondation à ma porte, je ne pense pas tellement au climat. Nous devons sortir les gens de la pauvreté, car on ne peut rien faire pour le climat si l'on est complètement mis à l'écart et si l'on ne peut pas participer à la vie normale.» -Pauline Castres
  • « Lorsque des questions telles que la discrimination, l'accès à des soins de santé adéquats, le chômage et la pauvreté figurent parmi nos principales préoccupations, le changement climatique a tendance à être relégué au second plan. Lorsque nous luttons pour les droits fondamentaux de l'humain et l'égalité, comment avons-nous le temps de penser au changement climatique ? Se préoccuper de la justice climatique et lutter pour elle est un privilège » -Tiffany Yu
La « survie du plus fort » est une pensée oppressive
  • Accepter la perte de certaines vies à cause de la crise climatique comme « inévitable » est oppressif : « Nous ne parlons pas seulement de vulnérabilité physique ; le capacitisme, le racisme, l'inégalité des classes et d'autres formes d'oppression se conjuguent pour aggraver et intensifier les risques.» -Julia Watts Belser
  • L'accès à la richesse facilite l'évacuation, et la suprématie blanche se traduit « par le poids politique et les ressources communales qui permettent de mieux survivre aux perturbations climatiques, c'est-à-dire par de meilleures infrastructures, moins d'exposition aux risques environnementaux et une assistance publique plus solide pendant et après la crise. » -Julia Watts Belser
  • Nous méritons tous de voir nos besoins satisfaits sur une planète qui dispose de suffisamment de ressources, mais qui sont accaparées par une minorité.
  • Le capitalisme décrit les personnes en situation de handicap comme une source d'épuisement de nos ressources. En revanche, c'est le capitalisme qui nous épuise et qui épuise les ressources de la terre. 

Regarder/écouter

La vidéo suivante, réalisée par l'Atlas climatique du Canada, donne un aperçu rapide de la manière dont la justice pour les personnes en situation de handicap et la justice climatique se recoupent :

Nous remercions tout particulièrement le personnel du People's Hub de nous avoir aidés à trouver les ressources mentionnées ci-dessus.



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