Justice migratoire

Un personne immigrante est « une personne qui s'éloigne de son lieu de résidence habituel, que ce soit à l'intérieur d'un pays ou à travers une frontière internationale, de manière temporaire ou permanente, et pour diverses raisons. Le terme englobe un certain nombre de catégories juridiques de personnes bien définies ».-International Organization for Migration

La justice migratoire est « un mouvement qui demande la fin des déplacements, des détentions et des déportations ; la lutte pour un statut d'immigration pour tous les personnes immigrantes, les personnes réfugiées, en situation d'étude, de travail ou sans-papiers. » -Radical Action With Migrants in Agriculture & Migrant Rights Network, adapté par Michelle Xie

Exemples de personnes pouvant être définies comme des personnes immigrantes

Personnes travailleuses migrantes	En 2021, le Canada comptait 777 000 personnes titulaires d'un permis de travail temporaire. Celles-ci sont généralement mal payés et ne bénéficient pas de conditions de vie adéquates. Elles travaillent dans des secteurs que les personnes citoyennes du « Canada » sont moins enclines à occuper en raison des mauvaises conditions de travail (agriculture, hébergement et restauration, services administratifs, gestion des déchets et services d'assainissement).
Personnes réfugiées	Les personnes réfugiées peuvent être introduites clandestinement dans un autre pays pour fuir des conditions de vie dangereuses. Par exemple, en raison des restrictions à l'immigration à la frontière mexicaine, même les personnes fuyant des conditions désastreuses sont détenues lorsqu'elles sont arrêtées à la frontière américaine.
Personne étudiante de l'étranger	Le Canada a accueilli 621 565 personnes étudiantes de l'étranger en 2021. Celles-ci paient des frais de scolarité nettement plus élevés et sont soumises à des restrictions quant à la quantité de temps de travail qu'elles peuvent fournir pour couvrir les frais (pas plus de 20 heures par semaine).
Personnes migrantes internes	Parfois, les communautés sont contraintes de migrer à l'intérieur des frontières. Un exemple au Canada est la ville de Yellowknife, où 20 000 personnes ont été forcées d'évacuer en raison d'incendies de forêt.

La justice migratoire est une question de justice climatique

Le changement climatique augmente la fréquence des migrations	Les catastrophes à déclenchement rapide ont augmenté, et continuent d'augmenter, en fréquence et en gravité en raison de la crise climatique. Les ouragans, les crues soudaines et les incendies de forêt ne laissent généralement que peu ou pas de temps aux communautés touchées pour planifier leur migration vers un lieu plus sûr. Elles doivent partir pour assurer leur survie immédiate ; elles n'ont pas le choix.  Les catastrophes à évolution lente, aggravées par la crise climatique, comme la désertification, l'élévation du niveau de la mer, la modification des régimes pluviométriques, etc. ont des effets à long terme sur les moyens de subsistance et la qualité de vie des communautés. Dans ces cas, les gens sont forcés de migrer pour trouver de meilleures conditions de vie ailleurs.
Une marginalisation accrue des communautés opprimées par les migrations forcées	Par exemple, les incendies de forêt à Yellowknife, au Canada, en 2023, ont forcé plus de 20 000 personnes à évacuer. Les personnes sans abri n'ont pas été incluses dans les plans d'évacuation. Les gens ont reçu l'ordre de partir, mais beaucoup n'avaient pas accès à des véhicules. Des milliers de personnes, dont une forte proportion d'autochtones, ont été contraintes d'attendre des vols et n'ont pas été informées de l'endroit où elles allaient être évacuées. Le coût des vols de deux heures a atteint près de 5 000 dollars, alors qu'ils ne coûtent normalement qu'environ 300 dollars, et qu'ils auraient dû être gratuits pour l'évacuation des personnes résidentes. Les personnes vivant dans la pauvreté et les personnes racialisées ont été encore plus marginalisées.
Le droit de migrer	Les politiques d'immigration discriminatoires fondées sur des critères tels que l'éducation, la langue, la capacité de travail et autres doivent être retirées des systèmes d'immigration actuels. Le « statut pour tous » exige un statut permanent pour tous les personnes nouvellement arrivées dans un pays donné et pour tous les personnes migrantes qui attendent leur statut ou qui ne sont tout simplement pas enregistrées dans leur pays d'accueil.   Les mouvements pour la justice migratoire demandent aux pays qui ont le plus contribué au changement climatique d'accueillir les personnes migrantes climatiques avec des politiques inclusives. Ces pays devraient également soutenir financièrement les pays les plus touchés par le changement climatique afin d'améliorer leur capacité d'adaptation, plutôt que de laisser les personnes migrantes sans options sûres.
Accès au travail et aux services sociaux	En raison de l'absence de stratégies de migration dans la plupart des pays et villes touchées, les personnes migrantes reçoivent rarement une assistance appropriée. Les personnes migrantes risquent également d'être confrontés à des injustices sociales et environnementales dans leur nouvelle communauté. Abandonnant leur mode de vie, les personnes immigrantes climatiques ont moins de possibilités d'emploi dans leur nouvelle ville. Celles-ci sont très exposées à la pauvreté, à l'absence de logement et à l'insécurité alimentaire.
Le droit à l'auto-détermination	De nombreuses communautés touchées par le changement climatique souhaitent avoir la possibilité de rester dans leur lieu de vie ou, si elles sont obligées de partir, de revenir un jour. Il est impératif de ne pas dépasser le seuil de 1,5 °C pour limiter les effets de la crise climatique, qui obligent les gens à quitter leur foyer.

Histoire d'une réussite: Mongla, Bangladesh

La ville de Mongla, au Bangladesh, est un excellent exemple d'accueil inclusif des personnes immigrantes climatiques. La ville offre un emploi à toute personne nouvellement arrivée et travaille activement à leur intégration dans les écoles et les universités. Cela a permis d'améliorer l'intégration des personnes migrantes dans leur nouvelle communauté. De nouvelles infrastructures résistantes au climat ont également été construites pour améliorer la capacité d'adaptation de la ville et protéger la population. 


Nous remercions tout particulièrement Laury Ouellet pour son aide précieuse dans la compilation du contenu de cette page.

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