Prise de décision
Cette page rassemble les ressources du HUB en lien avec la prise de décision en groupe militants.
« La prise de décision collective est au cœur des mouvements citoyens. Qu’une organisation soit peu ou pas organisée ou considérée comme une actrice importante de la société civile, c’est le battement constant d’un processus de prise de décision formel ou informel qui lui donne vie. Les modèles de prise de décision sont intimement liés au genre de structure dans lesquelles ces décisions sont prises. Ainsi, il n’y a pas un meilleur modèle qui peut être appliqué à toutes les structures.» - Sami Haiouani, militant de longue date
Voici quelques facteurs à prendre en compte dans le choix du modèle de prise de décision:
- le nombre de personnes impliquées
- la composition du groupe
- le type d’organisation
- l’objectif visé
- les responsabilités juridiques encourues
Exemples de structures de groupes
Le groupe affinitaire
Le groupe affinitaire représente n’importe quel groupe d’individu partageant des affinités politiques et un désir de s’organiser afin de mener à bien des actions de natures politiques. Par action de nature politique, on inclut un spectre large d’action qui va de la création de matériel de mobilisation (tract,zine) à l’organisation d’action de perturbation. La prise de décision dans ce contexte se fait généralement à travers des discussions de façon informelle et par consensus.
Le consensus dans les groupes affinitaires Le consensus est le fait que tout le monde est d’accord pour faire quelque chose. Quand on fait des actions politiques qui engagent notre responsabilité personnelle, le consensus est très intéressant. Le fait d’élaborer des actions ensemble et de s’entendre tous sur un projet commun est très exaltant. Il y a aussi un aspect de niveau de responsabilité qui est parfois plus important à assumer dans les groupes affinitaires. Par exemple, des actions de désobéissance civile peuvent se solder par des mesures judiciaires qui vont suivre une personne militante durant des années. C’est donc important que les gens qui prennent part à ce genre d’action importante pour produire des changements sociaux soient au centre du processus décisionnel. C’est-à-dire qu’il faut qu’ils soient partie prenante dès le départ, mais aussi intrinsèquement en accord avec le processus et le résultat. On est donc dans un scénario différent à celui d’un processus de démocratie ou on peut concéder notre souveraineté individuelle au profit du choix pris par la majorité.
Il y a des bémols au consensus. Il est important de reconnaitre que les rapports de domination et les dynamiques de pouvoir existent dans les sphères militantes et que donc un consensus peut émerger à la suite de manipulation ou d’influence indue. C’est commun entre personnes militantes peu expérimentées et une autre très expérimentée par exemple. |
Le comité
Le comité est formidable pour canaliser une action politique sur un thème spécifique. Son cadre institutionnel lui permet de faire perdurer son action sur la durée malgré le départ et l’arrivée de nouveau membre. Généralement les comités ont accès à des moyens matériels que les groupes affinitaires n’ont pas. Les comités existent dans des structures plus grandes comme des écoles, des associations de défense de droit, des syndicats et bon nombre d’autres institutions (ex : comité de parents dans les écoles, comité d’usager dans les centres pour personne âgée, etc).
Le comité et le code de procédures Une question importante se pose quand on pense à la prise de décision collective: comment avoir des discussions productives à 5 ou à 15 ou à 25?Peu importe la structure, à partir d’un certain nombre de participantes et participants, la notion de code de procédure devient réellement intéressante. Ça peut être le code Morin ou une de ses variantes, mais ça peut aussi être un code de procédure maison. L’important es simplement d’avoir une façon cohérente de présenter des idées et d’en discuter. |
L'association
L’association représente généralement un nombre de personnes beaucoup plus important. Il peut s’agir d’une organisation de défense des droits, un organisme communautaire, une association étudiante ou de locataire, etc.
Sources
Consultation avec Sami Haiouani