« Prise de décision horizontale (non-hiérarchique) » : différence entre les versions
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Un groupe peut se doter d'une hiérarchie structurelle avec le consentement des membres du groupe, comme un comité permanent, un comité directeur, etc. | Un groupe peut se doter d'une hiérarchie structurelle avec le consentement des membres du groupe, comme un comité permanent, un comité directeur, etc. Toute de même, la tendance vers la non-hiérarchie peut être désirée au sein de ces groupes qui ont davantage de pouvoir (comité permanent, comité directeur) plutôt qu'au sein de l'organisation dans son entièreté. | ||
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Ceux-ci peuvent concorder avec l'utilisation d'une structure davantage horizontale comme ils pourraient être réalisés avec une structure davantage hiérarchique. | Ceux-ci peuvent concorder avec l'utilisation d'une structure davantage horizontale comme ils pourraient être réalisés avec une structure davantage hiérarchique. | ||
*Par exemple, avec une perspective d'[[intersectionnalité]], on peut vouloir donner davantage de pouvoir décisionnel à un groupe directeur ('''hiérarchie''') composé de membres de groupes ou de communautés vivant plusieurs [[oppression]]s. Au sein de ce même groupe, des pratiques de prise de décision horizontale peuvent tout de même s'appliquer. La hiérarchie présente sera donc structurelle et intentionnelle. | *Par exemple, avec une perspective d'[[intersectionnalité]], on peut vouloir donner davantage de pouvoir décisionnel à un groupe directeur ('''hiérarchie''') composé de membres de groupes ou de communautés vivant plusieurs [[oppression]]s. Au sein de ce même groupe, des pratiques de prise de décision horizontale peuvent tout de même s'appliquer. La hiérarchie présente sera donc structurelle et intentionnelle. | ||
*Dans un autre groupe, on peut choisir d'utiliser un modèle consensuel ('''horizontalité''') afin de s'assurer que les voix des personnes de groupes minoritaires ou avec des positions divergentes soient incluses dans la prise de décision. | *Dans un autre groupe, on peut choisir d'utiliser un modèle consensuel ('''horizontalité''') afin de s'assurer que les voix des personnes de groupes minoritaires ou avec des positions divergentes soient incluses dans la prise de décision. | ||
Version du 15 mars 2023 à 15:38
Cette page a été créée afin de répondre à des questions de personnes militantes intéressées à prendre des décisions de groupe d'une façon davantage non-hiérarchique.
Hiérarchie
Le dictionnaire Usito définit la hiérarchie comme une « Organisation sociale établissant des rapports de subordination et des degrés gradués de pouvoirs, de situations et de responsabilités.»
https://usito.usherbrooke.ca/d%C3%A9finitions/hi%C3%A9rarchie
Ainsi, une hiérarchie existe notamment quand certains groupes ou individus ont davantage de pouvoir. Plus le pouvoir est centralisé, moins il est distribué, plus il y a de hiérarchie.
Cette page vient répondre à des demandes de groupes qui souhaitenet tendre vers la non-hiérarchie.
Exemple de hiérarchie
Hiérarchie raciale |
« Classement des différentes races/groupes ethniques sur la base de caractéristiques physiques et perçues. La hiérarchie raciale n'est pas une opposition binaire entre Blancs et non-Blancs, mais plutôt un système complexe dans lequel les groupes occupent différents échelons du pouvoir politique, économique et culturel. L'idéologie raciste repose sur le maintien des hiérarchies, même au sein des groupes raciaux. » -Race Forward (traduction libre) |
Hiérarchie structurelle |
Un organigramme d'entreprise avec des boss Une structure comprennant un comité de direction |
Non-hiérarchie (horizontalité)
Selon l'anthropologue et activiste David Graeber, la non-hiérarchie fait référence à l’horizontalité; soit l’absence de division structurelle du pouvoir. Une division structurelle du pouvoir est visible dans l’existence de «boss», «coordination principale», «comité de direction», et de chartes. [1]
Faire autrement - Des groupes horizontaux trouvent des façons de développer des comportements cohérents sans une conception traditionnelle de «leader».
« Ces groupes ont au moins une division temporaire structurelle du pouvoir par des rôles (facilitation, senti, prise de tours de parole), mais ces rôle n’ont pas pour but d'offrir un plus grand pouvoir d’influence sur le contenu d’une décision - ils servent à guider le processus par lequel la décision est prise. » - David Graeber
Cet article se réfère au fait de tendre vers la non-hiérarchie et non pas de l’accomplir. L’expression «horizontalité» exprime cette réalité.
Non-hiérarchie et décentralisation
La définition de non-hiérarchie résonne avec la définition de décentralisation. La décentralisation décrit les conditions dans lesquelles les actions de nombreuses personnes sont cohérentes sont efficaces malgré le fait qu'elles ne reposent pas sur la réduction du nombre de personnes dont la volonté compte pour mener une action efficace. [2] C'est-à-dire que ces conditions permettent d'inclure la volonté du plus grand nombre de personne.
La décentralisation d'un groupe peut se faire de différentes manières, notamment par l'organisation distribuée.
Organisation horizontale
L’organisation horizontale est une façon de s’organiser dans laquelle le pouvoir est réparti, décentralisé.
Si on décentralise le pouvoir structurel cela « implique nécessairement la centralisation (exprimée par des termes tels que coordination, cohérence, coopération) dans une autre dimension - qu'il s'agisse d'un protocole, d'un ensemble de règles, d'un produit ou d'un objectif collectif. » [3]
En effet, les groupes militants peuvent ne pas avoir de comité central pour les diriger, mais ils vont avoir des protocoles communs de communication et des techniques d'animation partagées.
Centralisation d'éléments malgré la décentralisation structurelle
Protocole |
Ordre du jour, rôles |
Techniques d'animation | Code Véronneau, code Morin, consensus formel, consensus modifié |
Ressources |
Locaux, argent, matériel de mobilisation |
Objectif |
Gel des loyers, grève générale, justice climatique |
Principes |
«Rien à propos de nous, sans nous», anti-oppression |
Tâches précises |
Comités de travail |
Ne pas confondre hiérarchie et leadership
Plusieurs groupes militants vont confondre hiérarchie et leadership.
Considérations initiales sur la prise de décision et la non-hiérarchie
Un groupe peut se doter d'une hiérarchie structurelle avec le consentement des membres du groupe, comme un comité permanent, un comité directeur, etc. Toute de même, la tendance vers la non-hiérarchie peut être désirée au sein de ces groupes qui ont davantage de pouvoir (comité permanent, comité directeur) plutôt qu'au sein de l'organisation dans son entièreté.
Tout dépend des buts d'un groupe.
Ceux-ci peuvent concorder avec l'utilisation d'une structure davantage horizontale comme ils pourraient être réalisés avec une structure davantage hiérarchique.
- Par exemple, avec une perspective d'intersectionnalité, on peut vouloir donner davantage de pouvoir décisionnel à un groupe directeur (hiérarchie) composé de membres de groupes ou de communautés vivant plusieurs oppressions. Au sein de ce même groupe, des pratiques de prise de décision horizontale peuvent tout de même s'appliquer. La hiérarchie présente sera donc structurelle et intentionnelle.
- Dans un autre groupe, on peut choisir d'utiliser un modèle consensuel (horizontalité) afin de s'assurer que les voix des personnes de groupes minoritaires ou avec des positions divergentes soient incluses dans la prise de décision.
Prise de décision horizontale
La prise de décision horizontale est liée à des relations interpersonnelles égalitaires par une prise de décision partagée entre les individus d’un même groupe. On prend une décision ensemble et les personnes ont un pouvoir égal dans la prise de décision.
La thèse « InterTwinkles: Online Tools for Non-Hierarchical, Consensus-Oriented Decision Making » établit 4 facteurs influençant la participation de personnes à la prise de décision.
1- L'accessibilité
2- Les règles et protocoles
3- La culture du groupe
4- Les inégalités systémiques / structurelles
L'accessibilité
Les règles et protocoles
Certaines règles et protocoles permettent de pallier les dynamiques de pouvoir présentes dans la société. Pensons aux classes dominantes qui bénéficient d'un pouvoir énorme sur le reste de la société, pouvoir qui n'est pas contrebalancé par le modèle électoral. Ou le pouvoir conféré aux hommes par le biais du patriarcat. Ou le privilège blanc.
Les règles et protocoles engendrent parfois des dynamiques de pouvoir non-souhaitées. Les reconnaître permet de mieux y répondre soit en adaptant ses processus décisionnels, soit en les changeant.
Tyrannie de la majorité |
Une majorité du groupe appuyant une proposition permet l'adoption de celle-ci sans redevabilité aux autres membres (prise en compte des réserves, non-discrimination, etc.). |
Tyrannie de la minorité |
Surtout dans le processus décisionnel du consensus, lorsqu'une personne a le pouvoir de bloquer une proposition de par sa seule volonté. Droit de veto.
Voir dans la section sur le consensus comment éviter cette tyrannie de la minorité. |
Tyrannie du sans-structure (structurelessness) |
Le consensus
La culture du groupe
Les inégalités systémiques / structurelles
Attention aux impacts différenciés
Une nuance à apporter est celle que les personnes ne sont pas affectées de la même façon par les prises de décisions, de par l'existence des oppressions comme le racisme, sexisme, classisme, capacitisme, ...
Voir définition de l'intersectionnalité.
Ainsi, il importe de penser la prise de décision selon le principe «que chaque personne puisse contribuer à la prise de décision proportionnellement au degré auquel elle sera affectée par la décision».