« Anticapitalisme » : différence entre les versions
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*« [...] en tant que '''système d'accumulation''' et de '''dépossession''', le capitalisme a justifié l'expansion européenne et l'exploitation coloniale de la majorité des peuples de la planète et la spoliation des terres qu'ils habitent ». <ref> https://www.lehub.ca/media/rapportconvergencedesluttes.pdf</ref> | *« [...] en tant que '''système d'accumulation''' et de '''dépossession''', le capitalisme a justifié l'expansion européenne et l'exploitation coloniale de la majorité des peuples de la planète et la spoliation des terres qu'ils habitent ». <ref> https://www.lehub.ca/media/rapportconvergencedesluttes.pdf</ref> | ||
* Ce modèle d'organisation sociale a été mis en place par des groupes occidentaux historiquement privilégiés notamment les seigneurs au sein du système féodal <ref> Meiksins Wood, Ellen. ''The Origin of Capitalism : A Longer View'', 2017. </ref> . Par leur | * Ce modèle d'organisation sociale a été mis en place par des groupes occidentaux historiquement privilégiés notamment les seigneurs au sein du système féodal <ref> Meiksins Wood, Ellen. ''The Origin of Capitalism : A Longer View'', 2017. </ref> . Par leur [[colonialisme]] et idéologie [https://fr.wiki.lehub.ca/index.php/Racisme raciste] entremêlés, l'enrichissement des mêmes individus a pu s'accroître. Aujourd'hui, les personnes profitant le plus du système capitaliste sont vraisemblablement descendantes des groupes les plus privilégiés de la période précoloniale et coloniale. Ce rapport lucratif au capitalisme découle de leur''' position sociale''' : elles appartiennent au groupe dominant. Nous nommerons les membres de ces groupes qui s'enrichissent au quotidien « capitalistes » afin de faciliter l'explication de l'anticapitalisme. | ||
* Le capitalisme s'appuie sur la '''domination''' : son développement est nourri par une idéologie raciste et colonialiste (John Locke la reflète bien). Il s'inscrit dans d'autres rapports et systèmes inégaux préexistants tels que le sexisme, spécisme et le capacitisme. L'oppression qu'il engendre est universelle, affectant chaque groupe à des niveaux différents. Ainsi, la lutte anticapitaliste se doit d'être intersectionnelle. | * Le capitalisme s'appuie sur la '''domination''' : son développement est nourri par une idéologie raciste et colonialiste (John Locke la reflète bien). Il s'inscrit dans d'autres rapports et systèmes inégaux préexistants tels que le sexisme, spécisme et le capacitisme. L'oppression qu'il engendre est universelle, affectant chaque groupe à des niveaux différents. Ainsi, la lutte anticapitaliste se doit d'être intersectionnelle. | ||
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Selon le ''Dictionary of Alternatives'' <ref>Voir note #1</ref> , la critique large du capitalisme défendue par le courant anticapitaliste est la suivante (avec des détails ajoutés par le HUB) : | Selon le ''Dictionary of Alternatives'' <ref>Voir note #1</ref> , la critique large du capitalisme défendue par le courant anticapitaliste est la suivante (avec des détails ajoutés par le HUB) : | ||
La libéralisation du capital (mise en place par les capitalistes ayant un pouvoir d'action sur les institutions façonnées par eux | La libéralisation du capital (mise en place par les capitalistes ayant un pouvoir d'action sur les institutions façonnées par elles et eux) a permis l'expansion de ce modèle économique. Par conséquent, les grandes entreprises eurent de nouvelles visées précise et plusieurs secteurs furent relocalisés. | ||
*La recherche de personnes travailleuses, de force productive (ou main-d'oeuvre, dans le vocabulaire des affaires) au prix le plus bas possible (exploitation des personnes) | *La recherche de personnes travailleuses, de force productive (ou main-d'oeuvre, dans le vocabulaire des affaires) au prix le plus bas possible (exploitation des personnes) | ||
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* La libéralisation des échanges commerciaux entraîne une '''concentration''' autour de grandes compagnies ou corporations multinationales. Elles s'enrichissent économiquement et acquièrent du pouvoir sur les | * La libéralisation des échanges commerciaux entraîne une '''concentration''' autour de grandes compagnies ou corporations multinationales. Elles s'enrichissent économiquement et acquièrent du pouvoir sur les personnes travailleuses, consommatrices et l'ensemble de la population.<br> | ||
* Ce '''pouvoir a été institutionnalisé''', c'est-à-dire qu'on a mis en place des structures afin qu'il soit protégé, reproduit et préservé dans le temps par la création d'institution économiques et non-économiques. <ref>Polanyi, Karl.« L’économie en tant que procès institutionnalisé », dans <em> Les systèmes économiques dans l'histoire et dans la théorie,</em>1975, p. 239-249.</ref> À l'international, cette implantation s'est notamment fait par des organisations internationales comme le Fond Monétaire International, la Banque Mondiale et l'Organisation Mondiale du Commerce. | |||
* Ce '''pouvoir a été institutionnalisé''', c'est-à-dire qu'on a mis en place des structures afin qu'il soit protégé, reproduit et préservé dans le temps par la création d'organisations internationales comme le Fond Monétaire International, la Banque Mondiale et l'Organisation Mondiale du Commerce | |||
* Les '''gouvernements capitalistes légifèrent''' aussi en conséquence et à l'avantage des grandes compagnies suivant l'idéologie du néolibéralisme. | * Les '''gouvernements capitalistes légifèrent''' aussi en conséquence et à l'avantage des grandes compagnies suivant l'idéologie du néolibéralisme. | ||
* Les '''pays du Sud global''' qu'ils aient été/soient en accord ou non avec la libéralisation du capital et des échanges commerciaux n'eurent pas leur mot à dire à ce sujet. Ils furent '''forcés''' à y participer et en faire profiter les pays du Nord global notamment par les programmes d'ajustements structurels <ref>B. Gélinas, Jacques. <em>Et si le Tiers Monde s'autofinançait</em>, 1994, Écosociété, 248p.</ref> oeuvre de puissances mondiales aux intérêts convergents. | |||
* Les '''pays du Sud global''' qu'ils aient été/soient en accord ou non avec la libéralisation du capital et des échanges commerciaux n'eurent pas leur mot à dire à ce sujet. Ils furent '''forcés''' à y participer et en faire profiter les pays du Nord global notamment par les programmes d'ajustements structurels | |||
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Dernière version du 1 mai 2023 à 18:47
L'anticapitalisme est une critique du capitalisme contemporain particulièrement de :
- Son aspect global
- Son caractère institutionnel
- Sa nature néolibérale [#]
Pourquoi critiquer ces aspects?
Le capitalisme global et corporatiste, guidé par la recherche d'un profit toujours plus grand menace sérieusement [les écosystèmes], détruit la vie de communautés entières majoritairement localisées dans le Sud global et fragilise nos démocraties réelles et prétendues. [1]
Rajoutons à cela qu'il perpétue et renforce les systèmes d'oppression.
- « [...] en tant que système d'accumulation et de dépossession, le capitalisme a justifié l'expansion européenne et l'exploitation coloniale de la majorité des peuples de la planète et la spoliation des terres qu'ils habitent ». [2]
- Ce modèle d'organisation sociale a été mis en place par des groupes occidentaux historiquement privilégiés notamment les seigneurs au sein du système féodal [3] . Par leur colonialisme et idéologie raciste entremêlés, l'enrichissement des mêmes individus a pu s'accroître. Aujourd'hui, les personnes profitant le plus du système capitaliste sont vraisemblablement descendantes des groupes les plus privilégiés de la période précoloniale et coloniale. Ce rapport lucratif au capitalisme découle de leur position sociale : elles appartiennent au groupe dominant. Nous nommerons les membres de ces groupes qui s'enrichissent au quotidien « capitalistes » afin de faciliter l'explication de l'anticapitalisme.
- Le capitalisme s'appuie sur la domination : son développement est nourri par une idéologie raciste et colonialiste (John Locke la reflète bien). Il s'inscrit dans d'autres rapports et systèmes inégaux préexistants tels que le sexisme, spécisme et le capacitisme. L'oppression qu'il engendre est universelle, affectant chaque groupe à des niveaux différents. Ainsi, la lutte anticapitaliste se doit d'être intersectionnelle.
Le capitalisme perpétue les inégalités
Selon le Dictionary of Alternatives [4] , la critique large du capitalisme défendue par le courant anticapitaliste est la suivante (avec des détails ajoutés par le HUB) :
La libéralisation du capital (mise en place par les capitalistes ayant un pouvoir d'action sur les institutions façonnées par elles et eux) a permis l'expansion de ce modèle économique. Par conséquent, les grandes entreprises eurent de nouvelles visées précise et plusieurs secteurs furent relocalisés.
- La recherche de personnes travailleuses, de force productive (ou main-d'oeuvre, dans le vocabulaire des affaires) au prix le plus bas possible (exploitation des personnes)
- La recherche de la législation environnementale la plus permissive (exploitation de la nature)
La relocalisation d'entreprises se fait avec comme motif d'accroître les profits dans une logique de rentabilisation accrue. Certains pays du Sud global souhaitent aussi attirer ce capital étranger afin d'en profiter (dans les faits, de façon très limitée). Il en découle un assouplissement des normes environnementales et de travail par l'élite au détriment de la population.
En plus de l'exploitation des personnes et de la nature, le capitalisme aggrave les injustices existentes par plusieurs mécanismes.
- La libéralisation des échanges commerciaux entraîne une concentration autour de grandes compagnies ou corporations multinationales. Elles s'enrichissent économiquement et acquièrent du pouvoir sur les personnes travailleuses, consommatrices et l'ensemble de la population.
- Ce pouvoir a été institutionnalisé, c'est-à-dire qu'on a mis en place des structures afin qu'il soit protégé, reproduit et préservé dans le temps par la création d'institution économiques et non-économiques. [5] À l'international, cette implantation s'est notamment fait par des organisations internationales comme le Fond Monétaire International, la Banque Mondiale et l'Organisation Mondiale du Commerce.
- Les gouvernements capitalistes légifèrent aussi en conséquence et à l'avantage des grandes compagnies suivant l'idéologie du néolibéralisme.
- Les pays du Sud global qu'ils aient été/soient en accord ou non avec la libéralisation du capital et des échanges commerciaux n'eurent pas leur mot à dire à ce sujet. Ils furent forcés à y participer et en faire profiter les pays du Nord global notamment par les programmes d'ajustements structurels [6] oeuvre de puissances mondiales aux intérêts convergents.
Si vous avez des corrections ou des ressources complémentaires à nous partager en lien avec ce contenu, vous pouvez contacter bibliothecaire@lehub.ca.
- ↑ Parker, Martin, Fournier, Valerie et Patrick Reedy. The Dictionnary of Alternatives : Utopianism and Organization, 2007, Zed Books, 338 p.
- ↑ https://www.lehub.ca/media/rapportconvergencedesluttes.pdf
- ↑ Meiksins Wood, Ellen. The Origin of Capitalism : A Longer View, 2017.
- ↑ Voir note #1
- ↑ Polanyi, Karl.« L’économie en tant que procès institutionnalisé », dans Les systèmes économiques dans l'histoire et dans la théorie,1975, p. 239-249.
- ↑ B. Gélinas, Jacques. Et si le Tiers Monde s'autofinançait, 1994, Écosociété, 248p.